Les Archives municipales racontent…

Portrait du maire Maître Pirolle. Collection Jean Lérault SAHAVY

AU FIL DE L’HISTOIRE : 1872 et le recensement des Alsaciens-Lorrains

Cet article reprend et complète celui paru dans le magazine de février 2022, dans lequel seule la 1ère partie était présentée.  

Le recensement de 1872 voit une nouvelle répartition de la population. Après les Français, présentés par département, et les étrangers, par pays, il y a désormais les Alsaciens-Lorrains. Ces personnes nées dans les territoires annexés par l’Allemagne ont dû faire un choix. Les mentions « ayant opté » et « n’ayant pas opté » apparaissent.

L’option en faveur de la nationalité française, officialisée par une parution dans le Bulletin des Lois, résulte d’une déclaration faite avant le 1er octobre 1872, à la mairie de leur domicile. Intéressons-nous à quelques-uns des 35 « optants », ayant fait la leur à Brunoy. Le lorrain Victor PIROLLE, né le 28 décembre 1831 à Haboudange (Meurthe), est en 1872 le maire de la ville. Notaire, il réside rue du Pont. A son adresse, on recense 2 autres lorrains ayant opté. Le 1er, Léon MALARDOT est son beau-frère. Né le 1er mai 1826 à Metz (Moselle), il vit ici depuis le décès de son épouse. Le 2nd est le cocher Nicolas HALTEBOURG, né le 31 décembre 1816 à Liocourt (Moselle). Du cocher à la cuisinière, près d’1/3 tiers des optants sont des domestiques, parfois de passage. C’est le cas du garçon-jardinier Melchior MOSSER. Né à Guewenheim (Haut-Rhin) le 19 mai 1852, l’alsacien a tout juste 20 ans. Juridiquement mineur, il devra joindre le consentement de son père, transmis par le maire de son village.

Alsaciennes et lorraines : libres de choisir ?

Une situation spécifique qui fit débat : le cas des femmes mariées. Après réflexion, elles sont invitées à opter séparément et sous leur nom de jeune fille, mais avec « l’assistance » de leur mari. Parmi ces épouses, Fanny ALKAN, née à Metz le 2 août 1802. Parisienne ayant une demeure à Brunoy, elle y fait sa déclaration « avec le consentement de son mari », expression qui apparait souvent. Le mari en question, Moïse BOLVILLER, co-signe le formulaire. Ce dernier, lui aussi lorrain, a fait valoir ses droits quelques mois tôt à Paris. La lorraine Thérèse BIENFAIT naît le 6 août 1819 à Metz et s’y marie avec Pierre LEDRU. Peu après, elle s’installe à Brunoy, comme sa sœur Clémence et son frère Balthazard, eux aussi optants. En 1872, elle se trouve bien embarrassée. En effet, son mari a quitté le domicile conjugal. Sans nouvelles depuis une douzaine d’années, elle ignore tout de son lieu de résidence. Comment exercer son droit d’opter ?  L’administration, prévoyante, a envisagé cette éventualité. En cas d’impossibilité de l’époux, la décision passe par la tenue d’un conseil de famille présidé par le Juge de Paix. Thérèse Bienfait obtient son autorisation le 25 septembre 1872 et, en lieu et place de son mari, sa déclaration sera co-signée par le maire, Me Pirolle.

 

Archives municipales de Brunoy
archives@mairie-brunoy.fr

 

Pour en savoir + : Si les archives de Brunoy possède un état nominatif des 35 optants, les formulaires individuels de déclarations d’option pour la nationalité française, ou ceux moins nombreux pour la nationalité allemande, sont conservés aux Archives nationales. Plus d’informations sur leur site : www.siv.archives-nationales.culture.gouv,fr thème naturalisation et nationalité.

 

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