Histoire et patrimoine

Le peuplement de Brunoy et de ses environs débute dès la Préhistoire. Pour des raisons de confort et de sécurité, les premiers habitants choisissent deux pôles d’implantation : La Sablière, site se trouvant sur une plaque sablonneuse au point culminant de la forêt de Sénart, favorisant ainsi un sol drainé et non boueux et l’intérieur de la boucle de l’Yerres, méandre défensif.

Pendant l’Antiquité, ces deux sites seront encore occupés par quelques huttes, mais ce n’est qu’au Ier siècle avant Jésus-Christ, avec l’arrivée d’un groupe de plusieurs milliers de Celtes, les Parisii, que la région va réellement se peupler et que les premiers villages vont être érigés.

Après l’occupation Romaine, les Mérovingiens construiront un groupe d’habitations autour d’une chapelle, à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Médard.
À la mort de Clovis en 511, son fils, Childebert, reçoit le royaume de Paris en héritage et Brunoy devient domaine royal. En 638, Dagobert Ier lègue Brunoy à l’église Saint-Denis.
Au Moyen Âge, le domaine de Brunoy est fractionné en trois fiefs : le fief du prieuré d’Essonnes, propriété des moines de Saint-Denis puis des prieurs d’Essonnes, seigneurs de Brunoy ; le fief de la Tournelle de Sénart, domaine royal sur lequel se trouvait le château fort, rive gauche de l’Yerres, et les terres alentours ; le fief de Brunoy, domaine des Brunoyo, premiers seigneurs à élever un château et une enceinte fortifiée. Par le jeu des mariages et des partages, les trois fiefs vont encore être fractionnés en minuscules domaines et de nombreux seigneurs vont se succéder.

À la fin du Moyen Âge, Brunoy est une cité fortifiée au centre de laquelle se trouve un village avec sa place, son cimetière et une église du XIème siècle, qui a remplacé la chapelle mérovingienne. À l’extérieur de la citadelle apparaissent des manoirs de fiefs, des hameaux et un château fort au sud.
Par le jeu des mariages et héritages, Christophe de Lannoy, gentilhomme de la chambre du roi, devient l’unique seigneur de Brunoy à la Renaissance (1597).
Il achète des terres, agrandit et unifie ainsi Brunoy qui ne sera plus morcelée. Son fils, Charles de Lannoy, restaure et embellit le château.

Les règnes de Louis XV et Louis XVI ont conduit la ville de Brunoy vers son apogée.
Jean-Paris de Monmartel achète le château médiéval dit “Grand château” et demande à Mansart de Jouy de l’agrandir. Dans le même temps, Monmartel acquiert, parcelle par parcelle, les terres voisines pour y faire implanter des jardins d’agrément, des jardins potagers avec leurs serres chaudes et, après avoir détourné le cours de la rivière, fait construire des Grandes eaux.
Seul héritier du domaine, le fameux Marquis de Brunoy, fils de Monmartel se fait très vite remarquer par ses folies. Sa famille, inquiète pour le devenir de la fortune des Monmartel, mit fin à ses largesses en le faisant interdire et enfermer. De ces folies du Marquis, Brunoy conserve le très beau décor intérieur de l’église Saint-Médard, avec ses boiseries dorées et ses peintures de Restout le Jeune et de Baader.
En 1774, Louis XVI accède au trône. Louis-Stanislas Xavier, Comte de Provence, prend le titre de Monsieur, frère du Roi. Les relations parfois difficiles qu’il entretient avec le roi et Marie-Antoinette le poussent à chercher un domaine éloigné de Versailles. Il achète Brunoy. Mais le “Grand château” n’est guère à son goût. Aussi, pour se doter d’un domaine digne de son rang, il y adjoint le “Petit château” et le “Château de Grosbois”. Chalgrin, architecte de Monsieur, apporte les modifications nécessaires. Assez rapidement l’aspect du domaine sera profondément modifié.
À Brunoy, Provence reçoit la cour et son frère le roi, lors de fêtes ou de parades militaires au cours desquelles il passe en revue son prestigieux régiment de carabiniers. Pour marquer l’entrée du domaine, on commande un monument, une pyramide. Après plusieurs projets c’est un obélisque qui sera finalement édifié. Aujourd’hui encore, il marque l’entrée de la ville et les Brunoyens le connaissent sous le nom de “Pyramide”.
La Révolution met un terme à cette période de prestige. Le “Grand château” est détruit, les Grandes eaux laissées à l’abandon et morcelées. Mais la ville n’est pas sinistrée pour autant. Dès le début du XIXe siècle, elle accueille de nouvelles propriétés qui s’établissent au milieu de vastes jardins, sur les ruines de l’ancien domaine dont le plan actuel du centre-ville conserve encore l’empreinte.

Après la division du domaine du Comte de Provence, l’actuel centre-ville se trouve paradoxalement inoccupé. La bourgeoisie et la noblesse d’Empire empruntent, dans un premier temps, les bâtiments laissés intacts par la Révolution.

Sous la Restauration, une nouvelle vague de constructions fait naître des propriétés encore largement inspirées des folies du XVIIIe siècle.

Enfin, la mise en service du chemin de fer, au milieu du XIXe siècle, conduit à l’apparition des grandes demeures du centre-ville. Puis, le doublement de la voie de chemin de fer conduit une population plus modeste vers Brunoy.

Le début du XXe siècle connaît le développement des programmes de lotissement. Peu à peu les quartiers se développent vers le nord et vers le sud. Les pavillons de brique, de meulière avec leurs jardinets et leurs décors de bois ou de céramique occupent les anciens champs et parfois les anciens jardins des grandes demeures du XIXe siècle. Un nouveau paysage se dessine. La lecture du plan actuel de la ville reflète parfaitement l’évolution du tissu urbain depuis le XVIIIe siècle.

Contrairement à d’autres villes de la banlieue parisienne où le pavillonnaire du début du siècle a fait place aux grands ensembles, Brunoy a conservé, dans la majorité de ses quartiers, cette implantation d’origine.

Située à l’emplacement d’une chapelle mérovingienne attestée par la présence d’un cimetière de cette époque dont on a retrouvé plusieurs sarcophages et une boucle de ceinture.
L’édifice actuel correspond à plusieurs campagnes de construction dont on reconnaît (pas toujours facilement) les différentes étapes.
La partie la plus ancienne est le sud de la nef. Elle date du XIIe siècle et le mur goutterot, côté sud, comporte une corniche ornée de modillons à motifs variés (animaux, fleurs, figures géométriques). Le chœur, plus élevé que la nef et voûté sur croisées d’ogives asymétriques, est du XIIIe siècle.
Chacune des faces du chevet polygonal est percée d’une baie surmontée d’un oculus et s’appuie sur des contreforts peu saillants.
Durant la première moitié du XVIe siècle, la partie nord de la nef et la tour du clocher ont fait l’objet de réaménagements. La première pierre du clocher a été posée en 1539 par Françoise de Rouy, veuve du seigneur de l’époque, Pierre de Lannoy (une plaque commémorative et les armes de la famille de Rouy en témoignent).

C’est au XVIIIe siècle que, sous l’impulsion de Jean Paris de Monmartel et de son fils Armand, l’église Saint-Médard s’est complètement transformée pour devenir le joyau actuel. Le décor intérieur en fait un des très rares édifices religieux de cette valeur en France. Un ensemble de lambris recouvrent les murs du chœur et de la nef, ainsi que des guirlandes dorées de fleurs et de fruits sculptés, des panneaux peints sur le thème des litanies de la Vierge.
On remarquera, également, complétant l’ensemble, les tableaux de la nef, dont deux peints par Jean-Bernard Restout et trois par Johan-Michael Baader ; une peinture murale de Georges Poilleux-Saint-Ange et une due à Henri-Justin Marret. Les vitraux ont été réalisés par Emile Hirsh entre 1885 et 1896.
La chaire baroque, surmontée d’une monumentale gloire, le banc d’œuvre et le confessionnal complètent l’ornementation.
Dans la chapelle Saint Roch reposent les dépouilles de Jean Paris de Monmartel, le financier de Louis XV, et de son épouse, Marie-Armande de Béthune Sully.
De 1999 à 2005, une restauration complète a redonné à l’église son lustre d’antan. Elle est entièrement classée Monument Historique depuis 1981.

Lien « Visitez l’église virtuellement »

 

Découvrez la richesse patrimoniale de l’église Saint-Médard, mise en avant dans ce reportage diffusé le 2 janvier 2022 : 

 

Au bord du Grand Chemin de Paris à Melun, là d’où part une dérivation vers Brunoy, se trouvait, depuis plusieurs siècles, une modeste croix de pierre, dite « Croix de Malesherbes ».
Lorsque le Comte de Provence acquis le marquisat de Brunoy et le transforma en Duché-pairie, en 1777-1778, il souhaita marquer l’entrée de son domaine par un monument jugé plus digne de lui que l’ancienne petite croix.
Il demanda donc à ce qu’on lui prépare les plans d’une pyramide qui serait érigée au carrefour et indiquerait l’endroit des rendez-vous de chasse à Brunoy.
Mais les travaux devaient être payés sur la cassette de son royal frère, Louis XVI.
Celui-ci, à court de fonds, demanda que l’on remplace la pyramide par un obélisque moins onéreux. Ce qui fut fait en 1779 d’après des plans signés notamment par le célèbre architecte Soufflot.
En 1960, pour faciliter la circulation automobile, le monument quitta le milieu de la route et fut déplacé au milieu de la place actuelle.

« Les archives sont l’arsenal de l’administration et le grenier de l’Histoire ». Charles Braibant (1889-1979), archiviste-paléographe, directeur des Archives de France de 1948 à 1959.

Parce qu’il est essentiel de garder la trace des documents pour des raisons tant administratives que juridiques et historiques, le service des Archives assure quotidiennement ses différentes missions de collecte, classement, conservation et communication.

Définition des archives
« Les archives sont l’ensemble des documents, quels que soient leur date, leur lieu de conservation, leur forme et leur support, produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité. » (article 211-1 du Code du Patrimoine, loi du 15 juillet 2008 relative aux archives)

Collecte
La collecte, une des missions fondamentales du service, concerne tous les documents produits par l’administration.
Le service peut aussi accueillir des archives privées, obtenues par don, dépôt, legs, dation ou achat.

Conservation
Concilier l’accès à l’information et la préservation des documents exige une grande vigilance.
C’est pourquoi, le service prend des mesures pour assurer au mieux la préservation matérielle des documents qui lui sont confiés (conservation préventive).
Face aux dangers des agents biologiques, d’éléments nocifs, déchirures, accidents, mauvaises manipulations et négligences, … les opérations de restauration, reliure, numérisation sont autant de solutions apportées à la protection des archives (conservation curative).

Classement et élimination
Tri et classement
Le tri permet de séparer, après évaluation, les documents à conserver de ceux voués à l’élimination.
Le classement est la mise en ordre intellectuelle et physique des dossiers, selon des critères chronologiques, alphabétiques et/ou thématiques.
Une codification permet de caractériser chaque document en lui attribuant une cote. Cette référence est en quelque sorte sa carte d’identité.

A l’issu du classement, des instruments de recherches sont réalisés : état sommaire des fonds, inventaire et index.

Élimination
L’élimination concerne les documents qui ont perdu leur utilité administrative et juridique, et n’ayant pas d’intérêt historique.
Elle est effectuée après l’accord des services producteurs, et en fonction de la réglementation en vigueur. Cet acte irréversible nécessite le visa des Archives Départementales de l’Essonne, qui exerce le contrôle scientifique et technique de l’Etat.

Communication
« La conservation des archives est organisée dans l’intérêt public tant pour les besoins de la gestion et de la justification des droits des personnes physiques ou morales, publiques ou privées, que pour la documentation historique de la recherche. »
(article 211-2 du Code du Patrimoine)

La communication est l’autre mission fondamentale du service.
Elle est principalement dirigée vers les services producteurs, pour des raisons administratives. Les chercheurs extérieurs (administrés, étudiants, historiens) peuvent demander la communication des archives, dans le respect des textes en vigueur.

La communication passe aussi par l’exploitation et la mise en valeur des archives de la ville à travers diverses actions culturelles :

  • expositions ;
  • illustration des projets municipaux présentés ;
  • rédactions d’articles ;
  • partenariat avec les sociétés savantes ;
  • des actions pédagogiques, en partenariat avec les enseignants ;
  • des actions de médiation, en collaboration avec d’autres services municipaux et/ou partenaires extérieurs.

Le service met à disposition des documents d’archives (originaux ou reproductions) pour des expositions, ou pour illustrer le propos d’un projet municipal.

  • Journées Européennes du Patrimoine
    Les archives municipales participent aux Journées Européennes du Patrimoine. Il s’agit lors de cette manifestation de faire découvrir des archives, par le biais d’évènements ou d’expositions et de sensibiliser le public.
  • Les actions pédagogiques
    En lien avec les enseignants, l’activité du service passe aussi par l’accueil d’élèves aux archives.
    La présentation de documents originaux permet ainsi d’illustrer des enseignements théoriques à partir d’exemples locaux.
  • Partenariat
    Le service travaille régulièrement en collaboration avec les sociétés savantes de Brunoy.
  • Actions de médiation
    Le service peut être sollicité pour participer à des évènements de médiation, en collaboration avec d’autres services municipaux, ou partenaires.

Archives municipales de Brunoy
archives@mairie-brunoy.fr

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